Dr Bassoum : un combat pour préserver l’efficacité des antibiotiques en Afrique

Dr Bassoum : un combat pour préserver l’efficacité des antibiotiques en Afrique

Dakar – Alors que la résistance aux antimicrobiens menace silencieusement la santé mondiale, un expert sénégalais s’impose comme l’une des voix les plus engagées du continent. Entre amphithéâtres et terrains d’action, le Dr Oumar Bassoum transforme les défis en opportunités pour protéger un bien commun : les antibiotiques. 

Titulaire d’un doctorat en santé publique et maître de conférences agrégé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est aussi membre du Groupe Technique de Travail sur la RAM au Sénégal et consultant pour l’OMS. Son expertise couvre la recherche, la formation et la gouvernance en santé publique.

Un parcours tourné vers l’action
Maître de conférences agrégé à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Dr Bassoum consacre son expertise à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM). Plus qu’un enseignant, il agit sur le terrain : il forme des professionnels, mène des recherches et conçoit des stratégies pour freiner la prescription excessive et renforcer la surveillance. Son credo : intégrer l’approche « Une seule santé » et mobiliser la science pour protéger l’efficacité des antibiotiques. Ses missions incluent des formations pour les professionnels de santé humaine et animale, des audits de prescription et des initiatives régionales visant à harmoniser les pratiques.

Pourquoi la RAM est devenue sa priorité 
Son engagement est né d’un constat clair : la RAM est un défi global qui menace la santé publique. Les rapports internationaux et les évaluations nationales ont révélé des lacunes dans la surveillance et la gestion des antimicrobiens. Pour le Dr Bassoum, agir sur la formation, la gouvernance et la génération de données est essentiel pour inverser la tendance. Il considère la RAM comme un problème multidimensionnel qui exige des solutions durables et multisectorielles. Sa motivation repose sur la conviction que chaque action locale contribue à une réponse mondiale contre cette menace silencieuse.

De la théorie à l’action
Dr Bassoum ne se limite pas à la recherche académique. Il conçoit et anime des modules de formation pour les professionnels de santé humaine et animale et participe à des projets internationaux comme ELUZO, qui soutient les femmes éleveuses dans la lutte contre les zoonoses. Ses interventions dépassent les frontières sénégalaises, avec des missions pour l’OMS Afrique et des initiatives régionales visant à harmoniser les pratiques. Il croit fermement que la collaboration entre pays africains est la clé pour renforcer la surveillance et améliorer l’usage des antimicrobiens.

Transformer les défis en opportunités
La lutte contre la RAM en Afrique n’est pas un long fleuve tranquille. « Les données sont insuffisantes, la prescription excessive d’antibiotiques reste fréquente, et la surveillance est limitée, surtout dans le secteur privé », explique le Dr Bassoum. À cela s’ajoutent le manque de programmes de bon usage des antimicrobiens, l’absence de recommandations adaptées et des capacités techniques encore faibles. Ces obstacles ne sont pas propres au Sénégal : la digitalisation insuffisante, le déficit de financement et la prévalence élevée des bactéries multirésistantes compliquent la lutte sur tout le continent.

Pour y répondre, le Dr Bassoum mise sur la production de données et la diffusion des connaissances. Il conduit des audits de prescription, des enquêtes et des études sur la prévalence des bactéries multirésistantes. Convaincu que la technologie peut changer la donne, il a animé des webinaires sur la santé digitale et One Health, et la méthodologie des revues systématiques. « Nous devons former une génération consciente que la lutte contre la RAM repose sur la prévention des infections et le bon usage des antimicrobiens », insiste-t-il.

Une vision pour l’avenir
Ses efforts ont déjà permis de former des professionnels et d’éclairer les politiques publiques. Mais sa vision va plus loin : renforcer les systèmes de santé africains, développer la production locale de médicaments et anticiper les liens entre changement climatique et RAM. 

À l’occasion de la Semaine mondiale pour la RAM, il lance un appel : « Protégez votre santé en utilisant les antibiotiques uniquement sur prescription et en terminant toujours le traitement. Les antibiotiques sont un bien commun précieux. » Il souhaite inspirer une nouvelle génération d’experts capables de relever ce défi mondial.
 

 

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Kadijah Diallo

Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique 
Email: dialloka [at] who.int (dialloka[at]who[dot]int)

Aïssata SALL

Chargée de Communication
OMS Sénégal
Email : sallai [at] who.int (sallai[at]who[dot]int)